La Mérule pleureuse (Serpula lacrymans) : elle pleure moins qu'elle ne fait pleurer ! |
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Les dommages causés par la Mérule
ne datent pas d’hier puisque dans le Lévitique qui aurait été écrit durant le Vème
siècle av. J.-C., il est évoqué une «plaie
de lèpre sur une maison». Considéré à juste titre comme le champignon
lignivore le plus dangereux, bien le connaître aide à le combattre. |
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Fructification de Mérule sous un plancher : sporophore résupiné et en console
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Ce n’est qu’en 1969 que le règne Fungi a été créé, les champignons
faisant auparavant partie du règne végétal. L’analyse ADN des champignons a
révélé que finalement ceux-ci sont plus
proches du règne animal que végétal et comme nous le verrons, la Mérule
illustre bien cette proximité!
A la différence de nombreux autres champignons, la Mérule développe
des cordonnets mycéliens ou syrrotes obtenus par l’organisation sous forme de
tubes de ses hyphes. D’un diamètre pouvant atteindre 8 mm, ces syrrotes sont
capables de transporter l’eau sur une dizaine de mètres après avoir traversé
des murs en moellons qu’elles auront réussi à perforer grâce aux acides secrétés.
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Amas mycélien entre solives
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Syrrotes se faufilant dans un mur en moellons
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Autrement dit, en créant son réseau de syrrotes, la Mérule anticipe l'assèchement
de l’endroit où elle s’est installée. Plus proche du monde animal que végétal,
vous disais-je…
La Mérule est également dangereuse par l’abondance de sa sporée :
en phase de sporulation, le nombre de spores comptabilisées par m3
d’air peut dépasser 100! Enfin, ces spores sont allergènes pour les
personnes sensibles. |
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Fructification sous un établi
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Les spores se déposent partout
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Comme les autres champignons, elle requiert du bois (ou dérivés de cellulose tels que papier, carton) et de l’eau mais un taux d’humidité du bois de 22 % suffit à son développement, 40 % étant son maximum. Jusqu’à 7 °C, elle se développe mais sa température optimale de croissance se situe entre 20 et 26 °C et une température de 45°C devient létale.
Prenez un milieu confiné, ajoutez-y un peu d’ammoniac et vous comprendrez qu’une fuite sur le réseau d’eaux usées (une douche italienne par exemple…) réunit toutes les conditions nécessaires à son installation. Dans des conditions optimales de développement, la croissance du mycélium peut atteindre 3 cm / semaine …
Les travaux d’isolation qui rendent étanches les constructions participent à son développement puisqu’on observe une explosion de son expansion depuis le début des années 2000. Historiquement installée à Brest puis en Bretagne, en Normandie, nous la retrouvons aujourd’hui pratiquement partout et même sur le pourtour méditerranéen (cf. répartition de son aire géographique dans un précédent article).
La pourriture qu’elle provoque est de type cubique brune avec un pas de plusieurs cm. Plus couramment rencontrée sur les résineux, elle ne dédaigne pas les feuillus quand elle n’a que ça à se mettre sous la dent.
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Sous un parquet en chêne dans une église : la « plaie de lèpre » frappe partout !
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Sur le modèle du plan de lutte contre les termites, la Loi ALUR (Article 76) impose l’obligation de déclaration en mairie dès lors qu’elle a été identifiée de façon formelle, d’autres champignons lui ressemblant comme par exemple, le Coniophore des caves.
Pour éviter tout risque, d’aucuns ont cependant tendance à la voir partout et à engager des travaux d’importance impactant les maçonneries … qui pourraient être évités par une identification à moindre coût puisque de l’ordre de 150 € HT.
Nous verrons dans un prochain article les mesures à prendre pour s’en débarrasser.
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