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Comment combattre les champignons dans le bâti ? |
Aucune norme ne traite des méthodes à mettre en
œuvre pour éradiquer des champignons qui auraient envahi le bâti. Seuls deux
ouvrages valant règles professionnelles existent :
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L’un par le FCBA, d’accès libre : http://fr.calameo.com/read/0043041401b718452e773
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L’autre par QUALIBAT, « Mérule Certification 1532 » au prix de 40 € TTC
Règle n°
1 : supprimer les arrivées d’eau constitue l’étape préliminaire,
faute de quoi tout traitement sera vain. Sur un plan scientifique,
l’asséchement du substrat suffit à rendre le champignon inactif (en état de
dormance).
Insectes et
champignons du bois, FCBA, 1996 : la suppression d’arrivée d’eau « constitue l’essentiel des
mesures curatives ».
Contrairement à ce que peuvent en dire les
formulateurs et applicateurs de produits de traitement, on retiendra en
conséquence que :
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La suppression des arrivées d’eau constitue la mesure curative,
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Le traitement chimique constitue la mesure préventive à une éventuelle nouvelle
réinfestation suite à une nouvelle arrivée d’eau. |
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Cependant, comme nous l’avons vu dans l’article du
4 novembre 2016, la Mérule à l’aide de ses syrrotes est capable de transporter
de l’eau jusqu’à elle pour prospérer.
Règle n°
2 : identifier le champignon pour savoir quoi et comment traiter.
S’il s’agit de champignons lignivores ne
développant pas de syrrotes (pourriture fibreuse mais également pourriture
cubique provoquée par des lenzites ou autres), seul le bois devra être traité
par bûchage, pulvérisation ou injection en fonction de la section des pièces de
bois à traiter.
En revanche, si les champignons en développent
comme la Mérule, non seulement les pièces de bois devront être traitées mais
également les maçonneries, après mise à nu de l’ensemble des murs, cloisons et
sols.
On voit que l’enjeu est de taille. Pour des raisons
économiques évidentes mais également pour des problèmes de responsabilités,
certains diagnostiqueurs et parfois même des entreprises de traitement n’hésitent
pas à qualifier de Mérule des champignons dont l’éradication ne nécessite pas
toujours le traitement des maçonneries. Pour un coût modique, l’identification
du champignon par un laboratoire indépendant vaut parfois la chandelle. |
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Règle n°3 : identifier les zones à
traiter en allant au-delà des zones contaminées sur 1 m dans les 3 dimensions
Les zones à traiter devront être clairement
délimitées. Pour éviter de mauvaises surprises notamment sur les abouts de
solives, les entreprises ont parfois tendance à maximiser les devis pour les
protéger de toute mauvaise découverte en cours d’investigations.
Avoir recours à des appareils de type sapromètre
qui quantifient les sections résiduelles permet alors souvent de ne pas
devoir tout casser : http://www.expert-bois.fr/mesure-pourriture-bois-ABARCO-EXPERTISES |
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De même pour qualifier des assemblages quand de la
pourriture est suspectée. |
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Règle n°
4 : Choisir une entreprise titulaire du label CTB A + ou QUALIBAT
pour respecter les référentiels de prescriptions techniques validés par les
assureurs et les maîtres d’ouvrage institutionnels. Celle-ci utilisera alors
des produits de traitement labellisés CTB P+, i.e. ceux dont l’efficacité a été
démontrée. |
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Et dans tous les cas, on évitera les réparations de
fortune qui bien sûr ne mènent pas loin … |
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Enfin, pour ceux
qui considèrent que la voie chimique n’est pas la seule parce que :
- les biocides organiques (azoles, ammoniums quaternaires, carbamates /
IPBC) inhibent mais ne tuent pas,
- ils se volatilisent après quelques années,
- issus pour la
plupart du monde de l’agriculture, ils sont potentiellement cancérigènes
(notion d’exposition répétée à faible dose ; cf. rapports ECERI du
Professeur Belpomme),
Un fascicule
documentaire FD CEN / TR 15003 de mars
2013 : « Critères
s’appliquant aux procédés à air chaud à usages curatifs contre les organismes
lignivores » existe désormais en France et est bâti sur le modèle des
pratiques couramment utilisées en Europe du Nord. Le procédé consiste à
soumettre le bâti à « une
température de 50°C ou plus pendant au moins 16 heures ».
Ses vertus = tue les organismes, évite l’injection massive de produits chimiques
et participe à l’asséchement du bâti.
Ses handicaps = en cas de nouvelle arrivée d’eau, aucune barrière ne s’oppose à une
nouvelle infestation. Seules quelques entreprises pratiquent ce mode de traitement en France, Hydro Home Protect Conseil (HHPC) étant la plus ancienne sur ce segment, de bonne réputation et présentant les garanties requises. |
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